Les conseillères Caroline Decaluwe, Julie Halde et Maya Chammas, élues sous la bannière du parti Unis pour VMR aux élections municipales de 2021, ont été avisées à la fin janvier qu’elles seraient dorénavant exclues du caucus municipal de Mont-Royal.
Le maire de Mont-Royal, Peter Malouf, en a fait l’annonce sur le site Internet de la Ville le 30 janvier, dans une « chronique » intitulée Des changements dans les réunions du caucus.
En recevant les clés de la Ville en novembre 2021, « en tant que maire nouvellement élu, j'avais souhaité combler le fossé partisan et rassembler le Conseil afin qu’on travaille en étroite collaboration pour atteindre des objectifs communs dans l’intérêt supérieur de nos résidants », peut-on d’abord lire dans le message de Peter Malouf.
Or, malgré « de nombreuses réunions individuelles avec les conseillers élus sous une autre bannière politique », pour que le « conseil fonctionne de manière cohérente », écrit-il, « mes adversaires politiques ont continué à se réunir en groupe à part et à fonctionner comme un bloc de vote. Le résultat, indique-t-il, est qu'ils retardent notre volonté de progresser sur un grand nombre de sujets. »
« C’est dans ce contexte et dans l'espoir d'améliorer notre prise de décision et l'avancement des dossiers que j'ai pris la décision difficile, mais nécessaire d'exclure mesdames les conseillères Caroline Decaluwe, Julie Halde et Maya Chammas des discussions informelles que nous tenons une fois par mois pour planifier, discuter et examiner les priorités de la Ville », résume-t-il.
« I need a break! »
En entrevue avec le journal Station Mont-Royal, les conseillères Caroline Decaluwe, Julie Halde et Maya Chammas ont affirmé que le maire Malouf leur avait fait part de sa décision par un « très court appel » Zoom la veille de la publication de son communiqué sur Internet.
Lors de cet appel, le maire nous a répété à plusieurs reprises que l’on « demandait beaucoup de questions » durant les caucus, nous a raconté la conseillère municipale Maya Chammas au bout du fil, en ajoutant que ce dernier a même littéralement dit: « I need a break! ».
« Or, nous, on considère que l’on fait notre travail », se défendent d’une même voix les trois conseillères, qui soutiennent que poser des questions et susciter des discussions permettent d’approfondir les dossiers afin de prendre des décisions éclairées, pour répondre aux besoins des citoyens.
Plusieurs dossiers « très importants » sont sur la table à Ville Mont-Royal, ont-elles rappelé. Que ce soient les développements du Centre sportif, de la synagogue Beth-El, de l’église St-Peter’s, ou encore l’avenir du Centre Rockland et l’arrivée prochaine du Réseau Express Métropolitain (REM) dans la cité-jardin.
– « Est-ce qu’en voyant les dossiers importants qui s’en viennent, le maire veut restreindre les débats? Disons que poser la question, c’est y répondre », conviennent-elles.
De leur expérience, « le maire est plus ou moins ouvert aux débats, à des discussions prolongées ou à des divergences d’opinions dans son caucus », fait remarquer le trio qui a voté contre le budget municipal, en décembre dernier, puisqu’elles « jugeaient que les augmentations de taxes prévues pour les locataires étaient trop élevées. »
Les conseillères Maya Chammas, Julie Halde et Caroline Decaluwe, qui représentent respectivement les districts 4, 5 et 6 de Ville Mont-Royal, sont exclues du caucus pour une période indéterminée. Les conseillères en cause conserveront leur droit de vote lors de toutes les réunions du conseil, a laissé savoir le maire Peter Malouf dans son message publié sur le web.
« Or, on sait bien que chaque projet futur dans notre communauté, ça ne se réfléchit pas sur un vote en disant oui ou non. Ça se réfléchit en amont, en ayant droit de parole sur les dossiers! », protestent les élues, vraisemblablement inquiètes de ne plus pouvoir représenter au mieux les résidants de leurs districts.