FIN ABRUPTE POUR UN CHARGÉ DE PROJET
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- VIE MUNICIPALE
- Publication : 4 février 2022
- Par Julie Turgeon
Fraîchement assermenté, le nouveau conseil de ville a voté à la majorité, lors de sa première séance municipale, le 30 novembre dernier, la fin du contrat du chargé de projet du centre sportif et communautaire, Luc-Denis Morin, en poste à la Ville depuis septembre 2018. Ce dernier s’est entretenu avec Station Mont-Royal pour parler de cette fin d’emploi qu’il conteste.

Une façon de faire « très cavalière »
Le soir du mardi 30 novembre 2021, Luc-Denis Morin est à la maison. Il reçoit un coup de téléphone d’une connaissance. L’homme est « vraiment mal à l’aise ». Il vient d’écouter la séance municipale de Ville Mont-Royal en ligne. Coup de théâtre: ils viennent de mettre fin à ton emploi !, lui apprend-il.
La raison évoquée pour résilier son contrat, c’est que cela faisait trop de temps que la Ville le payait à ne rien faire. « Cela nous a coûté beaucoup d’argent pendant cette période où aucun travail n’a été effectué », a affirmé le maire Peter Malouf lors de sa première séance publique. « Typiquement, un ingénieur de projet supervise la construction. Il n'y a pas de construction en cours maintenant, il est donc inutile de payer quelqu’un qui n’a pas de travail à faire », a-t-il précisé.
« Quand j’ai entendu ça par la suite, je suis tombé en bas de ma chaise », dit Luc-Denis Morin, d’une humeur flegmatique, au bout du fil. « Je n’ai pas été engagé strictement pour la construction, c’est totalement faux. J’ai été engagé en 2018 pour réaliser le projet du complexe sportif, de A à Z, de la conception jusqu’à la réalisation. C’était ça mon mandat. »
« Ce n’est pas vrai que je ne faisais rien », poursuit-il. Après le rejet des soumissions pour le centre sportif en avril 2021, je travaillais activement sur différents scénarios pour rendre financièrement le projet viable, et retourner en appel d’offres, raconte-t-il. « Par ailleurs, plusieurs recommandations et alternatives ont été faites par des professionnels et moi, mais elles n’ont jamais été rendues publiques », laisse-t-il savoir.
En parallèle, M. Morin affirme qu’il travaillait également sur la préparation du programme fonctionnel et technique (PFT) de la caserne de pompiers (le 1020 Roosevelt) notamment, mais aussi sur différents aspects du stationnement souterrain; et sur la planification de la passerelle Russel. « Je travaillais à temps plein. C’est la direction générale qui m’avait demandé de travailler sur ces autres projets, parce qu’il y avait un besoin. »
Or, la direction générale n’a jamais communiqué directement avec M. Morin pour l’aviser de son congédiement. Ce dernier n’a reçu qu’une résiliation de son contrat par courriel quelques jours après la séance municipale du 30 novembre. Un contrat qui, par ailleurs, avait été renouvelé en septembre 2020, jusqu’au 31 décembre 2023, par l’ancien conseil de ville. « Ça s’est fait de façon très cavalière », déplore-t-il.
Une décision « très précipitée »
La conseillère Maryam Kamali Nezhad, qui est la seule membre du conseil à avoir voté contre cette résolution en novembre, a expliqué lors du dernier conseil, le 25 janvier dernier, pourquoi elle avait voté contre la fin du contrat de Luc-Denis Morin.
« Je trouvais que c’était très précipité de statuer sur une question pareille, sachant que c’était la première séance du conseil, et que tous les membres étaient nouveaux. »
« On n’a pas eu le temps de prendre connaissance du dossier ni le temps de rencontrer le chargé de projet », a ajouté l’ingénieure de formation, qui, selon ses expériences dans le domaine du génie, considère que « ses connaissances pouvaient être un outil dans la réflexion sur le nouveau village sportif. »
Au mois de décembre dernier, Luc-Denis Morin, qui est représenté par Me Johnathan Di Zazzo, de la firme Laplante et associés, a déposé une plainte à l’encontre de la destitution en vertu de la Loi sur les cités et ville.
« Il s’agit d’un dossier de ressources humaines et la Ville ne fera pas de commentaires », a pour sa part indiqué la Ville de Mont-Royal.
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