Sur les traces du gentilé
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- VIE MUNICIPALE
- Publication : 7 décembre 2021
- Par Julie Turgeon
De Townie à Montérégien, en passant par Montroyalais, puis finalement Monterois — le gentilé officiel — depuis 10 ans : voici la petite histoire du nom des habitants de la Ville de Mont-Royal.

Informellement Townie
« Quand j’allais à l’école secondaire Mont-Royal, une école exclusivement anglophone à l’époque, le monde disait : "I'm a Townie!" C’était dans les années 1960 », se rappelle Jan Lauer, régisseuse adjointe pour les services aux aînés à Ville de Mont-Royal.
Le terme Townie, dérivé de l’appellation anglaise de la ville, Town of Mount Royal, se retrouve dans la Banque de gentilés du Québec. Son attestation la plus ancienne est datée de 1983. « Ce gentilé a cependant pu être en usage avant cette date », laisse savoir par courriel Chantal Bouchard, porte-parole de la Commission de toponymie du Québec. Le nom Townie est d’usage courant depuis longtemps, et bien avant 1983, affirme Alain Côté, responsable des communications de la Ville. Or, « on ne retrouve rien aux archives comme quoi le conseil l’aurait approuvé [officialisé] à un moment donné ». Il faut savoir que la Commission de toponymie peut conseiller une municipalité dans la recherche d’un gentilé approprié, mais c’est la municipalité qui a le dernier mot et le mandat de l’officialiser, a expliqué sa représentante Mme Bouchard.
Le terme Montérégien, inacceptable
En 1975, la Commission de toponymie du Québec a attribué le gentilé Montérégien aux gens de Ville Mont-Royal. Le terme Montérégien est issu de la dérivation latine du mot « royal », qui se dit regianus, en latin, peut-on lire sur le site de l’organisme. Puis les années ont passé…
En 1986, le conseil municipal de Mont-Royal a reçu une lettre de l’auteur Jean-Yves Dugas. Ce dernier préparait la deuxième édition du Répertoire des gentilés du Québec, sous les auspices de la Commission de toponymie. Il demandait alors la collaboration de la Ville afin de doter les habitants de la cité-jardin d’un nom spécifique pouvant figurer dans son livre. Il leur suggéra ainsi le gentilé : Montérégien(ne). Cette proposition, lue et refusée aussitôt lors d’un caucus, « n’aura été bonne que pour quelques fous rires dans la salle du conseil », peut-on lire dans l’article Just what are people from TMR called anyway?, publié dans le TMR Weekly Post, en février 1986.
L’idée d’officialiser un nom pour les citoyens de Mont-Royal plut toutefois au conseiller de l’époque, Pierre Brisebois. Avec le 75e anniversaire de la Ville qui allait avoir lieu l’année d’après, le Conseil décida alors qu’un concours ouvert à tous aurait lieu, en 1987, afin de trouver « une désignation convenable pour les résidants de la Ville. » Ce concours n’a cependant jamais pris forme, d’après le porte-parole de la Ville, Alain Côté. 25 ans plus tard…
En novembre 2011, à l’aube du centenaire de Ville Mont-Royal, l’idée d’officialiser une bonne fois pour toute un gentilé refait surface, entre les murs de l’Hôtel de ville. Le nom Montérégien n’avait jamais fait l’affaire; « ce terme pouvait visiblement confondre ses habitants avec ceux de la Montérégie », peut-on lire sur le site de la municipalité.
L’archiviste de la Ville, aujourd’hui retraité, Érick Pinon, ainsi que l’ancien maire Philippe Roy se mettent alors à brainstormer. Puis voilà qu’après quelques réflexions, deux idées de noms émergent. Comme premier choix, ils avaient pensé à Montroyalais; puis comme deuxième choix, à Monterois. Après vérification auprès de la Commission de la toponymie du Québec, ce sera finalement, comme on le sait, le gentilé Monterois qui l’emportera.
Depuis le 21 novembre 2011, les gentilés français officiels des gens de VMR sont Monterois et Monteroise. Malgré que la Ville de Mont-Royal a un statut officiel de ville bilingue, le terme Townie, quant à lui, est toujours utilisé, mais demeure un gentilé informel…
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