L'énigmatique cabine rouge
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- PATRIMOINE
- Publication : 10 septembre 2024
- Par Julie Turgeon
Alors que la célèbre cabine téléphonique rouge britannique, enracinée au cœur de Ville Mont-Royal depuis des décennies, a disparu du paysage cet été pour se faire restaurer, on a tenté de retracer la petite histoire de ce mobilier urbain.
La question est de savoir pourquoi cette cabine téléphonique rouge – qui est une icône londonienne de renommée internationale – est arrivée ici, à l’époque. Cela reste encore en suspens.
« Rien n’est clair » sur le sujet, a indiqué par courriel le porte-parole de la Ville, Alain Côté. « Les notes que nous avons aux archives sont rédigées au conditionnel… Cela dit, une note mentionne qu’elle aurait préalablement été installée à l’angle du boulevard de Maisonneuve et de la rue de la Montagne, au centre-ville de Montréal; et que sa localisation précédente serait l’Expo 67. »
Selon toute vraisemblance, la cabine aurait été installée à Ville Mont-Royal, en juillet 1971. Elle était, par ailleurs, munie d’un téléphone fonctionnel à l’intérieur, à ce moment. Mais pourquoi a-t-elle échoué ici, alors qu’elle aurait été installée près du Musée des beaux-arts de Montréal à la suite de l’Expo 67? On n’a « rien là-dessus », a tranché Alain Côté.
Inspirée d’une pierre tombale
La célèbre cabine téléphonique rouge a été créée en 1924 par l’architecte britannique Sir Giles Gilbert Scott (1880-1960), à l’occasion d’un concours pour concevoir un kiosque de téléphone public. Il s’agissait alors du prototype de cabine téléphonique nommé K2 (ou kiosque n° 2), soit celui qui a servi de base à la conception des futures cabines téléphoniques à travers le Royaume-Uni.
D’après les informations du Musée britannique Sir John Soane, l’architecte Scott s’est inspiré de la pierre tombale de la famille Soane – que l’on peut d’ailleurs encore trouver aujourd’hui dans le cimetière de la vieille église de St Pancras, à Londres –, pour la forme du toit arrondi de la cabine K2.
Le modèle de la cabine téléphonique rouge à Ville Mont-Royal serait toutefois le K6. Le kiosque n° 6 a aussi été dessiné par l’architecte Sir Giles Gilbert Scott, mais, cette fois-ci, à l’occasion du jubilé d’argent du roi Georges V, en 1935.
La restauration de la cabine téléphonique de Ville Mont-Royal a été confiée à l’entreprise Électro-Fusion. La Ville estime que le budget pour cette remise à neuf (incluant également le nouveau poteau d’affichage informatif et historique) tournera autour de 40 000 $.